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Le GREPOM mène des activités de conservation sur ce site depuis des années à travers des suivis réguliers et des activités de sensibilisation en faveur des étudiants, écoliers et population locale.


Par Khadija Bourass

Située au nord-est du Maroc, la Sebkha Bou Areg, communément appelée Marchica, est la deuxième grande lagune de la rive sud de la Méditerranée. Cette lagune de 14 000 hectares présente une grande diversité avifaunistique et constitue un site d’hivernage régulier pour plusieurs espèces d’oiseaux d’importance internationale, notamment le Tadorne de Belon (Tadorna Tadorna), le Canard siffleur (Mareca Penelope), le Fuligule milouin (Aythya farina), le Flamant rose (Phoenicopterus roseus), parmi d’autres.

La lagune est également un lieu d’hivernage régulier pour certaines espèces rares dans le pays, notamment le harle huppé (Mergus serrator), le grèbe à cou noir (Prodiceps nigricollis) et une zone de nidification pour des espèces d’oiseaux d’eau telles que la sterne naine (Sternula albifrons), l’échasse blanche (Himantopus himatopus) et l’avocette pie (Recurvirostra avosetta). En conséquence, la lagune a été classée zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) en 2001 et site Ramsar en 2003, en plus d’être répertoriée comme zone clé pour la biodiversité (ZCB).

Réunion avec les parties prenantes – © GREPOM

Malgré son importance, la lagune a été confrontée à diverses menaces au fil des ans, notamment la pollution et une gestion inadaptée, y compris la pression de la pêche artisanale qui entraîne une diminution inquiétante du stock de poissons dans la lagune, mettant en péril de nombreuses espèces, y compris certains oiseaux qui se nourrissent de ces espèces. Depuis 2012, le GREPOM (partenaire de BirdLife au Maroc) mène des activités de conservation dans ce site à travers un suivi régulier et des activités de sensibilisation des étudiants, des écoliers et de la population locale.

En 2021, le GREPOM, en partenariat avec des organisations locales dont l’Agence Nationale des Eaux et Forêts, les autorités locales et la Coopérative des Pêcheurs de Marchica, a lancé un projet de conservation de la lagune. Financé par TransCap (un programme financé par la Direction générale de la coopération des îles Baléares et coordonné par le Centre de coopération méditerranéenne de l’UICN), le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et BirdLife Netherlands (VBN). Le programme vise à restaurer cette île par la création d’habitats artificiels pour les espèces d’oiseaux résidents et migrateurs, ainsi qu’à améliorer les moyens de subsistance de la population locale par le développement d’activités d’écotourisme.

A travers ce projet, nous avons commencé à nous concentrer sur certaines espèces d’oiseaux, mais notre objectif est de développer un programme intégré et inclusif qui prenne en considération toutes les composantes naturelles et tous les acteurs impliqués pour une meilleure conservation du site“, note Azaouagh Said, Coordinateur de l’Unité Régionale Est du GREPOM.

Radeau 2 à la cité des deux mers – © GREPOM

Le Flamant rose, espèce phare des zones humides méditerranéennes qui a disparu au Maroc en tant que nicheur au début des années 1970, fréquente le site presque toute l’année, mais n’y a jamais niché. Cependant, la reproduction de l’espèce est limitée par l’indisponibilité d’habitats de nidification adéquats ainsi que par les perturbations causées par les prédateurs et les activités humaines. Par conséquent, le GREPOM crée des habitats de nidification favorables à ces espèces afin de les “encourager” à nicher régulièrement sur le site. Au moins 25 filets artificiels ont été installés en bordure de la lagune pour favoriser la nidification de cette espèce sur le site.

En outre, deux radeaux flottants d’une surface de 16 mètres carrés ont été construits respectivement à deux endroits de Marchica, à savoir dans le parc ornithologique de Marchica et dans la ville du lac des deux mers. La plate-forme est la première du genre dans le pays, et vise diverses espèces d’oiseaux, y compris les sternes, en fournissant des surfaces de nidification supplémentaires et des abris pour les oiseaux à l’abri des perturbations causées par les prédateurs et les activités humaines.

Construction de nids artificiels – © GREPOM

La pêche artisanale à Marchica est une activité traditionnelle et très développée. Elle exerce une pression sur la biodiversité en général. Pour atténuer cette pression, le GREPOM, en collaboration avec la coopérative de pêcheurs locale, aide les communautés de pêcheurs locales à développer des activités d’écotourisme basées sur l’observation des oiseaux. En outre, le GREPOM a organisé des formations à l’écotourisme pour la coopérative de pêcheurs locale, en plus de faire don d’équipements pour les activités.

Formation en écotourisme en faveur de la population locale – © GREPOM

Ce projet contribuera à la conservation de la biodiversité aviaire et de ses habitats dans le site Ramsar de Sebkhat Bou Areg, dans le cadre d’un développement local durable, au bénéfice de la nature et des populations“, conclut M. Said.

Image en couverture: radeau 2 cité des deux mers – © GREPOM

“A travers ce projet, nous avons commencé à nous concentrer sur certaines espèces d’oiseaux, mais notre objectif est de développer un programme intégré et inclusif qui prenne en considération toutes les composantes naturelles et tous les acteurs impliqués pour une meilleure conservation du site”

Azaouagh Said, Coordinateur de l’Unité Régionale Est du GREPOM.